Le blog d’Arthur Hunt
En quoi la crise sanitaire a-t-elle accéléré la mutation de la fonction finance ?
Le DAF doit être le roc en temps de crise. Il est l’arbitre critique qui doit présenter, voir annoncer des décisions difficiles. Il se doit aussi d’anticiper l’avenir proche. Cela réside dans le fait de disposer de données fiables.
Ils sont les premiers à fournir des chiffres et des faits pertinents et actualisés concernant leur entreprise.
Le rôle du DAF est beaucoup plus étendu qu’il ne l’était il y a environ 5 ans.
Au delà des questions liées à la gestion du cash, qui a pris encore plus d’ampleur depuis ces derniers mois, la crise actuelle nous montre que les processus financiers doivent être digitalisés.
Les équipes finance travaillent de plus en plus en mode nomade.
Les tâches manuelles, comme la comptabilisation des factures par exemple, sont pratiquement impossible depuis le domicile.
A titre d’exemple, les entreprises économisent jusqu’à 70% de leur temps et de leurs coûts administratifs. L’automatisation et la digitalisation sont donc les clés, encore faut-il disposer d’outils adaptés mais également d’une organisation efficace.
Aujourd’hui, le DAF doit également tenir compte des procédures de conformité nécessaires.
Elles permettent de garantir la continuité de l’activité, de répondre aux contraintes de RSE en réduisant l’empreinte écologique.
Quels sont les impacts de ces changements ?
Comme les entreprises optent de plus en plus rapidement pour la digitalisation et l’automatisation en raison de cette pandémie, les notions de risque changent également.
Le travail à distance ainsi que l’augmentation des transactions immatérielles créent une augmentation du risque de fraude de niveau C, du phishing (hameçonnage, soutirer des renseignements personnels pour usurpation d’identité) et des affaires avec des sociétés fantômes.
Les contrôles existants dans le domaine de la conformité ne sont plus suffisants, engendrant un risque important.
Le DAF a un nouveau rôle dans ce domaine car il doit avoir une vision à 360° de l’ensemble des profils de risque. Il doit avoir accès à tous les éléments et flux de données possibles et veiller à leur sécurité.
Le danger de ne pas maîtriser ces risques portera atteinte à l’image l’entreprise, tant en interne qu’en externe avec un risque réel de perdre des clients.
En conclusion ?
Le DAF voit sa position d’arbitre au sein du Conseil d’Administration renforcée lorsque desdiscussions structurantes sont en cours.
A la fois Business Partner et Gardien du Temple, il se doit plus que jamais d’être objectif, transparent et d’oser la contradiction si nécessaire.
J’ai l’intime conviction de l’avènement d’un nouveau type de Directeur Financier.
Ils auront un scope de responsabilités beaucoup plus large. L’IT, l’environnement (RSE) et la compliance/sécurité seront des dimensions indispensables à maîtriser.