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Interview d’une femme dirigeante
Publié le 28.09.2022

Interview à lire sans modération

Arthur Hunt donne la parole à Edwina Bassil, Partner au sein de European Digital Group , réseau d’experts au service de la transformation digitale des entreprises.

Son expérience en tant que femme dirigeante dans un secteur particulièrement masculin apporte un éclairage inspirant sur les enjeux de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je suis Edwina Bassil, Head of M&A [fusions et acquisitions] d’European Digital Group (EDG), acteur de référence dans les services digitaux B2B, qui s’adresse à de grands groupes, ETI et PME pour les accompagner dans leur accélération digitale.

Je fais partie de l’équipe fondatrice du groupe EDG. Je me suis associée aux côtés du Président fondateur Vincent Klingbeil et du fonds Montefiore Investment, dès sa création fin 2019, afin d’en diriger les croissances externes.

J’ai un parcours professionnel spécialisé dans les fusions & acquisitions principalement sur les sujets tech et digital, avec plus de 12 ans d’expérience dans le domaine, notamment en banque d’affaires chez Cambon Partners et en corporate au sein du Groupe Casino.

Qu’est-ce qu’être une femme dirigeante dans un monde si masculin de dirigeants d’entreprises ?
C’est être un dirigeant avant tout ! 

Néanmoins, pour donner quelques éléments de réponses, c’est une femme dirigeante qui comprend, intègre et maîtrise les codes d’une société, d’un secteur, d’un écosystème, qui sont souvent assez masculins dans le monde du M&A et de la tech, sans pour autant occulter ses atouts, qui lui permettent de se réapproprier cet environnement et d’y évoluer à sa manière. 

C’est donc une femme dirigeante qui, en plus de ses compétences techniques et managériales, a su cultiver son intelligence émotionnelle et faire preuve d’empathie. 

C’est également un dirigeant qui ne va pas avoir peur de faire confiance à son instinct ou sixième sens, tout en ayant la capacité de rationnaliser sa prise de décision. 

C’est une femme dirigeante qui a su s’entourer de personnes complémentaires, et qui anime son équipe à travers un management par l’exemplarité. 

Enfin, c’est aussi un dirigeant qui sait rester noble et élégant sans jamais tomber dans l’arrogance et l’affichage de sa réussite. 

Pourriez-vous nous partager une « petite victoire » vécue en tant que femme dirigeante ?
J’aime dire qu’il n’y a pas de « petite » victoire, toutes méritent d’être célébrées !

Me concernant, je suis fière d’avoir mené une quinzaine d’opérations de croissances externes/acquisitions, pour contribuer au développement du groupe EDG qui va générer 200 millions d’euros de chiffre d’affaires cette année, au bout de 3 ans de développement seulement.

Evidemment, tout cela est possible grâce à l’équipe EDG qui est soudée, engagée et ambitieuse, la qualité des entrepreneurs associés qui rejoignent le groupe, la dynamique insufflée par le président Vincent Klingbeil et le soutien du fonds Montefiore Investment.

Quel(s) enseignement(s) tirez-vous de votre ascension professionnelle ? 
Je souhaiterais lister trois grands enseignements, même si la liste est bien plus longue. 

Le premier est de bien s’entourer, faire travailler son réseau, aider les autres sans attendre nécessairement qu’ils vous renvoient l’ascenseur. 

Le second enseignement tourne autour de la confiance en soi. Il faut se faire « plus » confiance. On est souvent capable de faire de très grandes choses ! 

Enfin, pour le troisième apprentissage, il faut savoir provoquer sa chance et saisir les bonnes opportunités. Pour provoquer sa chance, il faut rester curieux, ouvert, mais aussi travailler avec beaucoup de rigueur afin d’être le meilleur élément lorsque cette opportunité s’offre à nous.

Auriez-vous un conseil à donner aux femmes qui aspirent à une carrière de dirigeante ?
Il est difficile de n’en donner qu’un, tellement le sujet est riche ! Je souhaiterais en partager quelques uns qui me semblent assez essentiels : 

Le premier conseil est de supprimer les barrières psychologiques limitatives du type « je ne vais pas y arriver », « j’ai peur d’échouer », « je ne suis pas à la hauteur », etc. 
Évidemment, cela nécessite d’investir sur soi, ce qui signifie continuer à se former, lire, se faire coacher, accepter de se faire accompagner sur des sujets pointus, demander de l’aide et cumuler beaucoup d’expérience. 

Je conseillerais également de ne pas mettre ses émotions au détriment de ses intérêts, mais de cultiver son intelligence émotionnelle ! 
Par ailleurs, il faut veiller à rester élégant dans la pratique des affaires, et ne pas chercher à faire uniquement des « quick wins » au détriment de l’éthique et de la qualité. Les écosystèmes sont restreints, tout le monde se connait, les carrières sont longues et les réputations nous poursuivent. 

Enfin, le dernier conseil que je souhaiterais donner s’applique à tous, hommes et femmes, et quel que soit le niveau de progression dans sa carrière, c’est de faire du sport ou développer un mental de sportif. En effet, être dirigeant, c’est exigeant, c’est du mental, il faut accepter de tomber et savoir se relever. C’est aussi la culture de la performance et du dépassement de soi. Et on retrouve toutes ces caractéristiques dans la discipline du sport, qui en plus de tous ces atouts, fait du bien pour la santé et le moral !