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Télétravail, vers un retour au présentiel plus systématique ?
Publié le 28.09.2023
Depuis la pandémie de COVID-19, les entreprises ont adapté leur organisation du travail, privilégiant un temps le télétravail pour respecter les consignes gouvernementales puis pour faciliter le respect des gestes barrières et enfin comme un facteur d’attractivité et de rétention des talents. Cette nouvelle organisation a par ailleurs permis aux entreprises de réaliser des économies en optimisant l’utilisation de leurs espaces de travail.
Alors que partout dans le monde, les travailleurs de bureaux repensaient leur organisation quotidienne, les patrons observaient quant à eux une hausse globale de la productivité de leurs collaborateurs et l’on recensait un nombre croissant d’offres d’emploi qui intégraient les notions de télétravail et/ou l’hybridation dans leurs descriptifs. En 2023, la bulle du télétravail semble avoir éclaté. Ainsi, le site britannique de recherche d’emploi Adzuna ne compte que 6% d’offres mentionnant « télétravail à temps complet » en 2023 contre 14% en janvier 2021. En revanche, la part des offres qui proposent du télétravail à temps partiel est passé de 2% à 19%.
Le recul du télétravail s’observe jusque dans la valorisation en bourse de certaines entreprises telles que Zoom ou encore WeWork qui a récemment annoncé craindre la faillite
Le monde anglo-saxon, moteur dans la mise en place du télétravail, fait aujourd’hui machine arrière. A l’origine de cette tendance, l’impression répandue parmi les dirigeants, en particulier ceux du secteur de la tech, que le télétravail n’augmenterait pas la productivité, voire ne permettrait pas de la maintenir à son niveau d’avant pandémie.
Il est à noter que les rares études de grande ampleur dont l’objectif était de comparer la différence de productivité entre le travail sur site et le télétravail n’ont pas fourni de conclusions significatives. Dès lors, pour la plupart des salariés, le télétravail et l’hybridation des échanges sont devenus la nouvelle norme ; un acquis à défendre.
Les interactions en présentiel au service de la pérennisation de la culture d’entreprise et du développement des compétences.
Certains cadres et employés partagent toutefois l’impression que le travail en équipe est beaucoup plus difficile et moins efficace lorsqu’il est effectué à distance. Être physiquement présent sur le lieu de travail permet au « ciment culturel » de prendre.
Par ailleurs, certains observateurs notent que les employés les plus jeunes sont défavorisés par le télétravail en termes d’apprentissage. En effet, l’observation et le mimétisme sont plus compliqués à mettre en œuvre lorsque l’on ne se rencontre pas, ou peu, en dehors des espaces de visioconférence.
Ce besoin d’interactions est aussi exprimé par les travailleurs seniors. Ainsi, selon une enquête réalisée pour la société ferroviaire britannique Great Western Railway, 80% des travailleurs de plus de 55 ans déclarent ne pas aimer la façon dont le télétravail rend perméable la frontière entre les sphères professionnelles et personnelles et 80% des travailleurs de 45 à 54 ans déclarent se sentir seuls lorsqu’ils télétravaillent.
Entre incitation et coercition, à chacun sa méthode pour faire revenir les collaborateurs dans les locaux !
Alors que Salesforce a mis en place une campagne RSE pendant dix jours en juin dernier pour inciter ses collaborateurs à revenir au bureau en versant 10 dollars par jour à l’œuvre caritative choisie par ces derniers, d’autres groupes choisissent un ton plus musclé. Ainsi, selon une note interne publiée sur le site Business Insider, Meta menacerait de licencier les employés qui ne reviennent pas au bureau. Google, de son côté, a annoncé au New York Times que des critères de présence dans les bureaux seront dorénavant pris en compte dans les évaluations de performance des collaborateurs. Chez Amazon, les salariés n’ayant pas respecté la règle de trois jours de présence sur cinq auraient quant à eux reçu des mails de rappel à l’ordre. Face à ces décisions, des collaborateurs optent alors pour la démission et se tournent vers des employeurs aux politiques de télétravail plus souples ou tout du moins plus en accord avec leurs attentes.
Si pour beaucoup ces « incitations » sont perçues comme agressives, d’autres entreprises font le choix de récompenser le retour en présentiel des collaborateurs. Ainsi, chez Aviva, les managers qui réussissent à faire revenir leurs équipes obtiennent un bonus. Au Royaume-Uni, le cabinet de conseil PwC rémunère quant à lui de 1000 livres (soit près de 1200 euros) les collaborateurs qui optent pour le retour au bureau.
Autre piste de réflexion pour encourager le retour au présentiel : repenser les espaces de travail en privilégiant les bureaux fermés, plus attractifs que les plateaux ouverts, souvent jugés trop bruyants, ou les box impersonnels.

En conclusion, le télétravail est un phénomène complexe qui présente des avantages et des inconvénients pour les entreprises et les salariés. Il n’existe pas de modèle unique et optimal, mais plutôt une diversité de situations et de préférences. Le défi pour les entreprises est de trouver le bon équilibre entre le présentiel et le distanciel, en tenant compte des besoins et des attentes de leurs collaborateurs, mais aussi de leur culture, de leur secteur d’activité, de leur performance et de leur compétitivité. Le dialogue, la confiance, la flexibilité et l’innovation sont les clés pour réussir cette transition vers un nouveau mode de travail plus hybride et plus adapté aux réalités du monde actuel.

Et vous, quelle est votre opinion sur le télétravail ? Quelles sont vos expériences et vos recommandations ? N’hésitez pas à nous partager vos commentaires. Nous serons ravis d’échanger avec vous.